Quand j'étais jeune, mon père m'a donné goût au Tour de France.
Au début il l'écoutait à la radio, car nous n'avions pas la TV. Et souvent nous descendions voir l'étape à travers la vitrine du marchand de TV, place de la gare à Meudon (Il laissait toujours une TV allumée). Et tous les soirs mon père revenait avec le journal "France Soir", dans lequel je découpais le résumé et le classement de l'étape, les photos des coureurs... que je collais sur mon cahier de brouillon. Je me souviens encore de l'odeur de la colle blanche.
J'apprenais par coeur le numéro de dossard de chaque coureur. Comme tous les ans, je savais que mon père m'emmènerait Route des Gardes, pour les voir descendre, juste avant leur entrée dans Paris. Je voulais les reconnaitre mais ils allaient trop vite.
C'était l'époque des : Bobet, Darrigade, Merckx, Bahamontes, Nencini, Gaul, Geminiani, Anglade, Altig, Plankaert, Stablinski, Mahé, Rivière, Anquetil, Poulidor...
L'arrivée se situait à cette époque au "Parc des Princes", donc proche de Meudon, mais nous n'y sommes jamais allés.
Mes cahiers se sont perdus lors d'un déménagement, dommage, j'aurai aimé les rouvrir.
Maintenant pour moi le Tour de France, ce n'est plus comme avant. Je ne colle plus les résumés dans mes cahiers, et je ne vais plus le voir avec mon père, à qui je pense quand je vois passer les coureurs.
Depuis, j'ai bien grandi et c'est à Paris que je préfère voir le Tour rentrer dans la Capitale. Arrivant toujours au dernier moment, je sais où me placer pour bien les voir, là où il y a moins de monde, quai des Tuileries. Je les vois passer 10 fois. Leur maillot de toutes les couleurs donnent un magnifique spectacle.
Mais pour faire de belles photos, le meilleur endroit est la place Jeanne d'Arc. Il faut alors se mettre de face pour les photographier à la sortie du tunnel. Mais il y a trop de monde, et pour cause.
Ce dimanche 26 juillet, le Tour de France fait étape à Meudon.
Je suis toujours tentée d'aller le voir à Paris mais il pleut un peu; puis il pleuvra même des cordes. Le temps devient de plus en plus pourri.
Pour une fois, autant rester dans ma ville et le voir juste derrière chez moi car justement cette année les cyclistes passent devant mon balcon, rue Terre-Neuve. Mais je vais aller les voir un peu plus haut, en haut de la belle Avenue du Château, car il y a un sprint pour le maillot du meilleur grimpeur.
Il est près de 17h, je monte à la terrasse de Meudon. Mon fils me rejoint.
La pluie n'arrête pas les spectateurs. Il y a quand même du monde en haut de l'avenue du Château. C'est là que seront comptabilisés les derniers points pour le classement du meilleur grimpeur. L'avenue du Château s'est rétrécie à cause des spectateurs qui l'envahissent.
Les voitures de presse et motos précèdent l'arrivée des coureurs. Les ovations du public m'indiquent qu'ils ne sont pas loin. Et oui, ils arrivent, piani piano, on pourrait presque leur parler tellement ils sont lents. Sympa de les voir si près de nous.
Finalement il n'y eut pas de sprint pour le meilleur grimpeur, et le maillot jaune Christopher Froome est passé seul juste après le peloton. De toute façon, il n'y avait plus d'enjeu, et ça ne servait à rien de prendre des risques sur les pavés de l'Avenue rendus glissants à cause de la pluie.
Mais dommage, cette pluie qui nous oblige à mettre un kway ou à ouvrir le parapluie.
Il faisait si beau depuis plus d'un mois, mais je ne vais quand même pas regretter la canicule.