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Jeudi 2 mai 2019
C'est à l'église Saint-Pierre de Montmartre que ce sont déroulées les obsèques du chanteur Dick Rivers.
Fan de Dick Rivers, je ne voulais surtout pas manquer cet hommage qui plus est se déroulait sur la Butte Montmartre.
Ce quartier, je l'apprécie énormément, certainement parce que j'y suis née (juste en bas de la butte), mais j'aime ce lieu qui ressemble à un petit village perché au nord de Paris, ses ruelles pavées, ses escaliers, ses lampadaires, ses galeries de peinture, ses dessinateurs, ses peintres sur la Place du Tertre, ses troquets et cabarets, ses musées, son moulin, son vignoble, ses touristes, son funiculaire, sa basilique qui fait découvrir en haut de ses marches son plus beau panorama sur la capitale.
J'aurais aimé prendre le petit Montmartrobus, mais c'est une nouvelle ligne de bus, la ligne 40 qui circule, un bus classique. « Il a été remplacé » me dit le conducteur.
Quel exploit de conduire ce grand bus dans les petites ruelles de Montmartre ! Mais comme il y a un événement sur la place, le bus ne pourra pas aller tout en haut.
C'est justement là où je vais ; je monterai donc le reste de la rue Norvins à pied en passant devant la place du Tertre.
Me voici arrivée devant l'église Saint-Pierre de Montmartre.
Sur la petite place, entre la brasserie la Bohème du Tertre et le restaurant le Poulbot, une foule s'est formée : quelques jeunes mais surtout des personnes d'un certain âge qui discutent de Dick bien sûr, parapluie ouvert car il pleut.
Je viens pour assister à la cérémonie, alors j'essaie de voir si l'on peut déjà entrer dans l'église ; mais la grille n'est pas encore ouverte au public.
Tout en cherchant je retrouve un ami.
Ensuite je vois arriver Pierre Billon, casque au bras.
J'avance dans cette église que je connais bien : je me souviens... le mariage de mon oncle y avait été célébré et lorsque je monte à Montmartre, je n'oublie pas d'y entrer.
Me voici assise devant, à gauche de l'autel ; l'église se remplit tout doucement. Quelques personnalités sont déjà présentes et je reconnais Eric Naulleau et Christophe Dechavanne.
L'orgue joue" le Canon de Pachelbel" pour accompagner l'entrée du cercueil.; cercueil tout blanc comme celui de Johnny.
Une messe émouvante
On entendra : Peace in the Valley d'Elvis Presley
Le vent de Dick Rivers
Emportée par le vent plus haut que les nuages / Emportée par le vent, vole ma vie / Vers d'autres horizons, vers un autre rivage /
Le vent s'est levé et je le suis
Il y a eu les témoignages d'amis comme ceux de Brice Hortefeux, Eric Naulleau, Jean-Pierre Saccani, journaliste et Jean-Charles Liozu, son gendre
Mais j'ai perdu mes notes... alors voici mon hommage.
Dans les années 60-70, les années "yéyé" comme ont les avaient surnommées, une bande de copains naissait : Johnny, Eddy et Dick se retrouvaient et jouaient ensemble.
Dick Rivers a créé son groupe "Les Chats Sauvages" et il en était le chanteur ; (à ne pas confondre avec "Les Chaussettes Noires" dont le leader était Eddy Mitchell.).
J'adorais Dick Rivers, son intonation de crooner, ses cheveux noirs et sa banane, sa façon de twister tout en chantant, un sacré jeu de jambes !!
Tu savais swinguer sur : "Twist a Saint-Tropez" "Viens danser le Twist" "Est-ce que tu le sais" "What'd I say".. un vrai rockeur.
J'ai dansé sur tes "Slows" dans les boums et dans les caves de Saint-Germain des Prés.
C'est toute ma jeunesse qui défile depuis le "Golf Drouot" où j'étais allée te voir en concert.
Je me souviens de : "Pas cette chanson" "Oh Lady" "Si jamais" "Ne lui dis rien" "Tu n'est plus là"..
Tu me laisses triste, mélancolique et ma tête est remplie de souvenirs qui remontent à la surface.. car.. tu n'es plus là
"Tu n'es plus là" un de tes slows sur lequel j'aimais danser
"Tous les oiseaux des jours d'été s'en vont, ils vont courir d'autres joies / Mais moi, ici, je tourne en rond, tu n'es plus là / Hier encore, tu m'embrassais, tu riais, serrée serré contre moi /Aujourd'hui, je sais, tu mentais, tu n'es plus là / Sans toi, tout m'est égal, j'ai si mal, tu n'es plus là / Je voudrais dormir, je voudrais mourir, tu n'es plus là / Mais je t'aime encore, je le crie si fort que le silence a peur / Je m'accroche à des riens, tes yeux et tes mains..."
Mike Shannon, chanteur compositeur. Il a été l'interprète du groupe "Les Chats Sauvages" de 1962 à 1964, succédant à Dick Rivers. (photo de Gérard Bressand)
Sur sa tombe va être posée cette plaque le représentant près d'une Cadillac. Elle a été réalisée par les Barattini père et fils, des marbriers de Montagnac (Hérault), qui avaient sympathisé avec lui lors d'un concert.
Il y avait comme un air de fête ce jeudi sur la place devant l'église.
On se prenait en photos tout en fredonnant les chansons de Dick.
Ton départ me fais replonger dans le répertoire de tes chansons
Tu es né à Nice, et habitais Nice avant de monter à Paris.
Alors il y a eu plus tard : "Nice baie des anges"
Mais j'ai adoré celle-ci "N'en rajoute pas mignonne"
"N'en rajoute pas mignonne / Avec tes larmes aux yeux / J'ai l'moral qui déconne / Demain ça ira mieux.."
Moi aussi j'ai les larmes aux yeux en ré-écoutant cette sublime chanson.
Quand tu es venu à Paris tu as choisi le 18e arrondissement pour y vivre. De la place Clichy à la Place du Tertre puis pour finir un peu plus loin rue Championnet. Lors de la messe, le curé nous a dit que tu aimais venir te recueillir dans l'église Saint-Pierre de Montmartre à chaque fois que tu montais sur la Butte.
Repose en paix au cimetière de Montmartre, un jour j'y passerai, et surtout garde toujours la banane.