Après un passage à Roland Garros, je me décide à me rendre aux Jardins de Bagatelle. Me voici à l’opposé de la Porte d’Auteuil; je ne connais pas bien cet endroit, à la lisière du bois de Boulogne. Il faut que je trouve quelqu’un qui m’indique le chemin pour Bagatelle.
Dans une allée du bois, enfin je vois une station de bus, le 244 qui va à Rueil-Malmaison. Je prends ce bus avec un changement à l’hippodrome de Longchamp.
L’entrée du parc est gratuite, ce qui est plutôt rare pour ce genre d'endroit. "Gratuite jusqu’à vendredi seulement", me dit la gardienne... En ce moment, il y a la préparation au concours de la Rose. Les jardiniers sont là pour nettoyer les parterres de fleurs, ensuite ce sera payant jusqu’en octobre.
Je marche dans une allée très ombragée, puis je traverse une autre allée avec comme des fleurs des champs de chaque côte; l’odeur qui s’en dégage est agréable.
J'aperçois la roseraie en contrebas. Je marche dans ces allées autour de ces roses rouges, roses, jaunes ou blanches; c’est un plaisir de les contourner. Les jardiniers sont là pour les chouchouter. Il ne reste plus que cinq jours pour le concours, alors il faut qu’elles soient belles, et elles le sont.
Je monte tout en haut, au kiosque chinois, pour admirer toute l’étendue de la roseraie. Puis je descends plus bas, en passant sous les tonnelles de roses.
Je me dis qu'il ne faut pas que je rate le jardin des Iris. Encore une autre merveille: entourés de massifs de buis, ils se dressent, majestueux, violets, blancs et jaunes, de couleurs vives ou pastels, dans une petite rigole qui se termine au fond du jardin par la petite fontaine des amours de Sudre.
Cet endroit est en contrebas de la roseraie, entouré de hautes haies vertes. Je jette un regard vers le ciel, gris foncé depuis ce matin. Une belle éclaircie arrive et laisse passer le soleil. Je m’assois sur un des bancs blancs placés contre la haie, le soleil me réchauffe et je n’ai plus qu’à admirer ces iris qui se dressent devant moi. J’ai envie d’y rester des heures, juste pour les regarder; je n’ai pas mangé mais je me nourris de ces fleurs.
J’attends pour continuer mon chemin que le ciel reprenne sa couleur habituelle (depuis plusieurs jours, le gris...).
Ma balade continue maintenant entre les bambous, et me voici devant le potager: beaucoup de batavias en ce moment y sont cultivées. Un épouvantail est placé entre les salades.
Je passe devant la salle de restaurant et la salle de conférences, puis devant le bar extérieur qui est désert. Des tentes blanches sont posées dans un coin du jardin pour accueillir les cocktails après les conférences.
Après avoir passé l’Orangerie, le Château de Bagatelle (que j’avais déjà visité il y a quelques années) et le Trianon, je me dirige vers la dernière partie du jardin que je ne connaissais pas.
J’aperçois une grande étendue de pelouse au loin (NB: le parc s’étend sur 24 hectares). Je passe encore un mur de roses sur ma gauche puis j’emprunte ce parterre de verdure. Je me retourne pour voir le château blanc s’éloigner de moi. J’arrive près d’un massif de fleurs très colorées et j’aperçois un petit étang avec des nénuphars en fleurs. A l'entrée de l’étang est planté un arbre énorme; sur la plaque devant lui, il est écrit : Sophora du Japon pleureur. Je savoure cet endroit et y reste un bon moment.
Bon, je dois repartir, mais ma balade dans le parc n’est pas tout à fait finie.
J’entends de l’eau qui coule; je me dirige vers ce bruit. Et encore un endroit magique. Une petite grotte avec une cascade qui tombe dans un petit étang. Puis je passe encore un plan d’eau avec des canards.
Je contourne les pelouses; parfois on peut les traverser au milieu d’arbres magnifiques. Je côtoye des sophora, cyprès, érable, chêne, mélèze, tilleul, sequoia... Incroyable, toute cette diversité d’arbres dans un parc parisien.
Encore une roseraie mais plus petite que la précédente: c’est la roseraie Paysage, composée de jolis massifs de petites roses.
Je monte encore sur un petit belvédère en fer forgé bleu pâle; l’escalier est en ferraille. Il faut faire attention où on met les pieds. Du haut, on peut voir toutes les perspectives du parc; un vrai endroit de verdure.
J’en redescends, je marche encore sur une autre pelouse et j’entends comme des cris stridents. Cela m’inquiète; je me retourne. Non loin de moi: un paon. Je ne suis pas très rassurée car il a l’air de me courir après. Je change un peu de direction et j’en vois un autre qui ne bouge pas avec sa grande queue. Je vais essayer de le prendre en photo. Puis il se redresse sur ses pattes et s’en va, on dirait qu’il balaie le chemin...
Puis en voila un autre un peu plus loin; il est debout sur ses pattes et je vois qu’il commence à faire la roue. Je me cache derrière un arbre et j’essaye d’avancer sans faire de bruit vers lui. Je ne suis toujours pas très rassurée mais l’envie de faire une photo me démange. J’arrive à être près de lui et je fais plusieurs photos, car sa fameuse roue, il la fera plusieurs fois. C’est trop beau, je reste devant lui, fascinée.
Je quitte cet endroit quand le paon termine sa démonstration; je ne veux pas en perdre une miette.
Tout autour des pelouses, des bancs; je vais m’assoir un moment. Le soleil vient de refaire son apparition.
Une employée arrive avec son caddie; elle passe donner à manger aux quelques animaux du parc. Le paon revient et les pigeons s’incrustent.
Je passe encore devant des mares; les cygnes blancs majestueux y voguent.
Il est temps que je quitte le parc; je reviendrai le voir à une autre saison. Je pense que beaucoup le connaissent. Je pense aussi que le plus beau mois pour le visiter est le mois de juin.
Ce week-end, c’est le concours international de la rose, donc le parc sera ouvert au public, mais la roseraie interdite d’accès. Alors mieux vaut ne pas y aller ce week-end (et en plus il sera payant).
Le Parc de Bagatelle à Neuilly, proche du Jardin d'Acclimatation et à 2 kms de la Porte Maillot à Paris