Vendredi 30 mars, après un bain de soleil cette fois-ci au Forest-hill de Meudon-la-Forêt, il sera 19h15 quand je prendrai mon RER direction l’Olympia pour voir Thomas Dutronc en concert.
C’est la première fois que je le verrai se produire sur scène.
J’aime me rendre de temps en temps dans ce théâtre, mon préféré de la capitale, bien placé pour moi au cœur de Paris.
Il est près de 20h quand j’arrive devant, le temps de faire une photo de l’affiche où est écrit en lumière rouge : THOMAS DUTRONC. J’avance parmi la foule dans le hall; une fouille systématique des sacs, zut, je dois vider ma petite bouteille de diabolo grenadine que je m’étais préparée, "interdit" me dit le vigile. J’en bois une moitié et je replace ma bouteille dans mon sac, mieux cachée, je passe à un autre vigile qui ne s’en rend pas compte.
Je reste un peu devant le bar et regarde les gens arriver en attendant que la sonnerie retentisse.
Puis je pénètre dans la salle de spectacle; la placeuse me montre ma rangée, et juste en face de moi arrive Françoise Hardy qui demande à la même placeuse où est son rang, le 6ème, le même que le mien. Dommage, elle ne sera pas à côté de moi, juste 8 sièges plus loin.
Je l’ai reconnue à sa voix, mais j’ai demandée confirmation à la placeuse (j’avais un petit doute, je l’ai trouvée très amaigrie).
Je réserve toujours à l’orchestre quand je vais voir un concert car je sais qu’à la fin on peut se déplacer devant la scène (au balcon ce n’est pas possible) pour approcher l’artiste et faire de meilleures photos.
Voilà que je n’ai pas de chance, devant moi vient de s’installer un couple. Le monsieur est énorme, une armoire à glace, cela devrait être interdit ;-). Je vais devoir me pencher un coup à gauche un coup à droite pour voir.
Le spectacle commence avec une première partie. Une chanteuse, jeune, blonde cheveux mi-long accompagnée de son guitariste. Son visage ne m’est pas inconnu mais je n’arrive pas à retrouver son nom, alors je demande à ma voisine de gauche, mais elle ne la connait pas. Alors je vais vers mon voisin de droite qui me dit que c’est Amandine Bourgeois (elle a gagné La Nouvelle Star en 2008). Je l’avais déjà vue dans un autre concert. J’avais photographié l’affiche lumineuse de l'Olympia avant de rentrer, son nom apparaissait aussi sur l’enseigne, mais en tout petit, je ne l’avais pas remarqué.
C’est rock et soul, pour ceux qui aiment. Ravie d’être sur la scène de l’Olympia, elle remercie Thomas Dutronc de l’avoir invitée pour faire sa première partie. Elle évoquera Boris Bergam (parolier d’Alain Bashung), qui est dans la salle, à qui elle fait un signe.
Il y aura un entracte de 20 minutes. Mon voisin me signale Eddy Mitchell deux rangs derrière nous. A côté de lui, son frère où fils? une personne qui lui ressemble énormément.
Le concert de Thomas Dutronc va commencer. Beaucoup de micros sur scène, de guitares, les musiciens sont là; ils sont sept : un violoniste avec des lunettes noires, des guitaristes et un batteur.
En rideau de fond, un grand écran entouré de lumière. On se croirait au cirque, des plots de dressage noirs et blancs sont posés sur la scène. Dommage, les photos sont interdites, même si je suis arrivée à en faire quelques unes en douce...
L’orchestre commence à jouer sur l’arrivée de Thomas Dutronc, costume noir brillant sur chemise blanche et chaussures vernies. Il prend sa guitare et commence à jouer sous l’ovation de la salle. Je jette de temps en temps un œil sur le visage de Françoise Hardy, c’est son fils qui est sur la scène alors...; elle parait très attentive à ses faits et gestes, à ce qu’il raconte.
En arrivant, il nous demande: "Vous allez bien?" Et tout le monde crie : "ouiiiiiiiiii". Alors il dit qu’il trouve bizarre qu’on réponde oui, avec tout ce qui se passe en ce moment dans le monde : la crise, etc. Puis il raconte qu'un de ses copains, "un Grec qui pour se distraire est allé faire une croisière en Italie...’’; bon je comprends à quoi il fait allusion: le Concordia. Bref, en gros, il ajoute que ça va mal et ça continue... C’est je pense le message qu’il a voulu faire passer.
Il joue de sa guitare électro-accoustique en solo, et en duo avec son violoniste, pantalon cuir noir et lunettes noires. Il chante son répertoire de "Comme un manouche sans guitare" à "J’aime plus Paris", entrecoupé d'histoires qu’il nous raconte. Des cow-boys en patinette passent au fond de la scène, un musicien joue avec un casque de Viking ou un vieux téléphone à cadran pour appeler Dieu. D'autres musiciens ont des bonnets péruviens... Tout cela est un peu loufoque.
Il fera une satire en quelques chansons pour illustrer notre société de surconsommation : l’Aigle noir en zouc, la Compagnie Créole en slam, Annie Cordy façon free-jazz, les chaussettes noires en chaussettes sauvages. J’ai jeté un œil sur Eddy Mitchell derrière qui se marrait. Pour finir, Thomas Dutronc reprend My Way version Claude François et Frank Sinatra, avec une simple flûte. Une idée très applaudie.
Puis plus sérieusement il demandera à la salle de ne plus tousser, ne plus éternuer, ne plus se moucher, etc, pour une chanson plus bossa, "A la Vanille", accompagné de sa guitare classique. L’écran-miroir au fond de la scène reflète Thomas.
Ensuite, défilant sur le grand écran, un hommage à Ninine Garcia, guitariste du bar de Saint-Ouen "La choppe des Puces" : magnifique musique aux accents tziganes. Ensuite, on nous demandera de nous lever, de faire tout ce qu’on veut, allumer les portables, les briquets, danser. Alors là, je n’y vois plus grand-chose, tout le monde est debout, et ce, jusqu’à jusqu’a la fin du spectacle. Les photos étaient interdites mais maintenant je vais pouvoir en faire, puisqu'on peut faire tout ce qu’on veut, on ne me dira rien. Je vais me glisser devant, sur le côté gauche de la scène; là enfin je verrai bien.
L’Olympia est debout. Tout le monde est évidemment venu pour Thomas; ça se voit et ça s’entend; les gens tapent dans leurs mains et dansent aux rythmes des guitares, aux accents de jazz et de rock, pour finir sur une Bossa Nova avec sa chanson "Demain".
Il fait chaud dans la salle comme sur la scène.
Il terminera en fait avec sa guitare en faisant résonner le son de Django Reinhardt "Les Yeux Noirs" à la sauce manouche.
Je ne suis pas fan de Thomas Dutronc, mais fan de Jacques Dutronc, dans ma jeunesse, oui.
Ca m’intéressait de voir son fils en concert. Il a sa ressemblance physique, sa voix, sa mèche qui lui tombe sur le front et qu’il relèvera sans arrêt, et son don pour la musique.
Il joue à merveille de ses guitares, il a le rythme, il a de belles chansons, sa voix nasillarde va bien avec son style.
J’ai beaucoup aimé ce spectacle très chaleureux.
Je repartirai à pied pour rejoindre mon bus devant l’hôtel de Crillon, place de la Concorde.
Il est plus de 23h, les jets d’eau des fontaines fonctionnent toujours.