Vendredi 5 juin
C'est la canicule aujourd'hui, il est près de 19h, et malgré la chaleur je dois prendre le métro. Il y a beaucoup de stations avant de descendre Porte de Pantin, mais c'est le moyen le plus rapide pour moi.
Mon fils m'accompagne, c'est lui qui m'offre ce spectacle "Ainsi parlait Zarathoustra", c'est mon cadeau de Fête des mères, et c'est donc un plaisir de partager ce moment musical ensemble.
Il savait que je voulais toujours connaître la Philarmonie, nouvelle salle de la Cité de la Musique à la Villette; c'est donc la première fois que je m'y rends,
Les marches pour accéder à cet ouvrage me font penser à celles du "Palais du Festival à Cannes". Mais sur la façade sont sculptés comme une nuée d'oiseaux qui reflètent la lumière.
Par contre le bâtiment n'est pas tout à fait terminé. Il manque certaines finitions, ce qui a provoqué l'énervement de l'architecte Jean Nouvel qui est en procès contre la Direction de la Philarmonie qui a voulu ouvrir trop tôt.
Nous pénétrons dans la grande salle de concert, l'auditorium, conçu pour écouter de la musique symphonique. Nous sommes bien placés, sur le côté, surplombant l'orchestre.
Nous allons entendre l'orchestre National d'Ile de France, dirigé par Ion Marin, un grand chef d'orchestre Autrichien. Il interprète un programme germanique, consacré à Dvorak, Schumann et Strauss.
La salle s'éteint, et une voix nous dit que nous ne pouvons pas faire de photos.
Puis les applaudissements résonnent: l'élégant chef d'orchestre pénètre sur la scène. Il a les cheveux mi long et un costume queue de pie; je fixe mes yeux sur lui, sa baguette fait résonner les premières notes. Les sons montent et grondent de plus en plus haut; c'est l'Ouverture Carnaval d'Anton Dvorak.
Ensuite on nous présente un jeune pianiste, Adam Laloum, qui interprète le Concerto pour piano en la mineur op. 54 de Robert Schumann.
Virtuose, ce pianiste, il reçoit une grande ovation du public et sera rappelé plusieurs fois.
Il reçoit un énorme bouquet de fleurs. Maintenant c'est l'entracte, l'occasion de refaire quelques photos.
Passage au bar. Le grand hall vitré donne sur une vue plongeante du Parc de la Villette. Ici, le bar tout en longueur est bien intégré face à la baie vitrée.
La sonnerie nous rappelle qu'il est temps de rejoindre nos places.
Maintenant je vais entendre une oeuvre que je connais :
"Ainsi parlait Zarathoustra", le poème de Friedrich Nietzche transformé par Richard Strauss en poème symphonique.
La fameuse intro a d'ailleurs été reprise de nombreuses fois, mais surtout au début du film de Stanley Kubrick: "2001, l'Odyssée de l'espace".
Ah, je vois que c'est toujours l'élégant chef d'orchestre qui va diriger.
A son signal, les cymbales et timbales résonnent, puis les cuivres, violons et violoncelles s'animent jusqu'à l'apogée de ce moment de musique mythique. Je suis émerveillée.
Le concert se termine trop tôt à mon goût mais cette oeuvre dure seulement 33 minutes.
Nous voici dehors, la canicule s'est éloignée, la nuit est tombée, le sol est mouillé.
Nous nous approchons près de la fontaine, j'aime cette fraicheur qui m'enveloppe.
Nous restons un instant là pour apprécier ce lieu de nuit, nous passons devant le Café des Concerts avant de nous engouffrer dans le métro.
En descendant les marches je repense à ce que j'ai entendu, la musique résonne encore dans ma tête. Je retournerai très vite à la Philarmonie pour un prochain spectacle.