Vincent Lindon
Mardi 19 janvier.
Ce soir c'est l'avant-première à l'Ugc Les Halles du film "Les Chevaliers blancs". J'y vais, même si je sens que ça ne va pas trop me plaire. Mais le sujet semble intéressant et mon acteur préféré devrait être là: Vincent Lindon.
Il est près de 19h30 quand les spectateurs entrent dans la salle, toujours aussi sombre. Il faut se ternir aux sièges pour ne pas rater une marche.
Me voici comme d'habitude au premier rang. Une partie de l'équipe du film va arriver d'ici peu.
Le présentateur est déjà là et accueille les acteurs un par un.
Louise Bourgoin et le réalisateur Joachim Lafosse
Valérie Donzelli, Louise Bourgoin, Joachim Lafosse
Louise Bourgoin
Vincent Lindon, Jean-Henri Compère
Bintou Rimtobaye, Valérie Donzelli
Le micro passe de mains en mains.
Je retiendrais la prise de parole de Bintou Rimtobaye, tchadienne, qui joue le rôle de la traductrice tchadienne dans le film: "J'ai l'impression de rêver, jamais je n'aurais imaginé". Elle remercie Joachim Lafosse de lui avoir donné ce rôle, ainsi que Syvie Pialat, (la productrice) qui l'a aidée, malgré les difficultés administratives, pour qu'elle puisse faire partie du tournage.
"Tourner dans ce film a été pour moi une expérience en tant qu'actrice, mais beaucoup plus en tant que tchadienne. A travers ce film, je veux parler du trafic qui se passe au Tchad au point de donner ou de vendre des enfants tchadiens aux étrangers venus de loin, pour leur laisser un meilleur avenir. C'est une triste réalité. Merci d'attirer l'attention du monde sur ce qu'il se passe dans ce coin de la terre. Je pense aussi à ces jeunes filles mariées de force à des hommes égoïstes et méchants. Je pense à ces enfants soldats et ces filles qui ne sont pas médiatisés."
C'est rare que le monde fasse attention à ce qui se passe au Tchad, et j'espère que ce film montrera la cruauté du monde."
(une salve d'applaudissements retentit)
Les Chevaliers blancs est l'histoire du fiasco inspiré du scandale de l'Arche de Zoé. On peut donc se poser la question: Jusqu'où peut-on aller au nom du bien?
Le réalisateur montre dans le film, la progression du bien vers le mal. Comment en voulant faire le bien et en n'obtenant pas ce que l'on veut, on peut aller vers le mal.
Pour aider des familles françaises à adopter des orphelins venant d'un pays meurtri par la guerre, ces humanitaires ont menti aux locaux sur la raison de leur présence, en leur disant qu'ils étaient là pour installer un dispensaire. Mais ils savaient très bien qu'un avion allait venir chercher les enfants un mois plus tard.
En fait, même si le sujet me touche et pose d'intéressantes questions, je n'ai pas trop accroché à ce film. Mon principal reproche: il y a beaucoup de hurlements et d'engueulades, surtout de la part de celui qui dirige cette mission, Vincent Lindon, qui crève pourtant encore l'écran.