Ce dimanche est le premier jour de la COP21. Plusieurs axes routiers sont fermés. Il est conseillé de ne prendre ni sa voiture, ni les transports en commun maintenant... Alors comment vais-je faire pour me rendre à Bercy ? Ah non, il ne faut plus dire Bercy, mais : AccorHotels Arena.
Je me décide tout de même à prendre ma voiture pour me rapprocher; je vais me garer boulevard de Grenelle, tout près d'où habite mon fils. Comme il vient aussi, nous nous retrouvons et prenons la ligne de métro 6 pour descendre à la station Bercy.
Pour mon fils, c'est la première fois qu'il va voir Johnny Hallyday. Je sais que ce n'est pas son truc, ("car le billet en fosse n'était pas cher, pour une fois, et il faut bien le voir une fois dans sa vie", dirait-il..).
Ce soir, c'est donc le dernier des trois concerts parisiens donnés en cette fin d'année par Johnny. Devant l'Arena, de longues files d'attente. Dès la sortie du métro, des employés du palais omnisports hurlent des indications pour nous aider à nous placer dans la bonne file. Nous, nous sommes dans la fosse, qui est pour cet évènement entièrement debout. Il y a même deux fosses, mais nous ne sommes pas dans la même. Moi, je me suis pris une place dans la fosse Or, pour être plus près de la scène, et je sais qu'il y aura aussi moins de monde que dans l'autre fosse. Déjà, c'est bien, je n'ai pas eu à faire la queue pour entrer.
Me voici à l'intérieur et je cherche déjà mon fils des yeux. C'est grâce à nos téléphones portables que je le situe. Il n'est pas loin de moi, mais de l'autre côté de l'allée qui servira de passage aux artistes pour se rendre sur la petite scène placée au milieu de la salle. Je constate qu'il n'y a pas de rails. Donc la petite scène est déjà posée et ne bougera pas comme les années précédentes. Dommage pour les spectateurs qui se trouvent sur les côtés.
Je suis tout près. Je verrai donc bien Johnny et son orchestre quand ils se déplaceront de la grande scène à la petite; mais là je les verrai jouer de dos.
Il est 20h passé, la salle se remplit tout doucement.
On retrouve en première partie " Yodelice", le nom de scène de Maxim Nucci. Il a réalisé en tant que musicien-compositeur le nouvel album de Johnny, "De l'Amour". Il l'accompagne également sur scène pour sa tournée.
Les lumières s'éteignent et la musique retentit. Le chanteur, entouré de ses musiciens arrivent par l'allée de côté pour rejoindre la petite scène centrale.
Je connais très peu ce chanteur, mais tout de suite ça me plait, ça joue fort, il bouge bien, donne du rythme et sait mettre de l'ambiance.
Jusqu'à cette chanson "Talk to me" qu'il chante dans le film "Les petits mouchoirs".
Et cet air que j'ai déjà entendu: le titre "Fade Away". J'aime beaucoup.
Avec ses musiciens, Il a bien su chauffer la salle.
C'est l'entracte. J'essaie de rejoindre mon fils. J'ai idée de lui passer mon billet car il ferait de meilleures photos que moi; dans la fosse or, je suis mieux placée que lui. J'hésite. Mais non, tans pis pour les photos et pour mon reportage. Je préfère rester dans la fosse or, car dans la fosse normale je ne verrai pas grand chose, et je serai coincée dans la foule.
Des spectateurs ont l'air de suivre et de faire de photos de certaines personnes se dirigeant vers les gradins VIP. Je vois ainsi arriver Florent Pagny, Mimi Mathy, Michael Youn, pendant que Laetitia Hallyday à décidé de faire son tour de piste dans l'allée reliant les deux scènes.
21h30, la salle s'éteint à nouveau pour l'arrivée de celui que tout le monde attend.
L'orchestre se met en place. Musiciens et choristes occupent la grande scène.
Dans un vacarme assourdissant au milieu d'un énorme nuage rouge, une tête de mort géante descend tout doucement vers la scène. Puis, elle s'ouvre en deux pour faire apparaitre une silhouette noire. Johnny en descend, sous une clameur indescriptible. Il est tout de noir vêtu et porte des lunettes noires. Il commence à bouger au rythme de la musique et tape dans ses mains.
il entame sa première chanson: "Rester vivant".
Tout le public est debout et accompagne Johnny. L'ambiance est déjà au top.
De vouloir / S'aventurer / Laisser l'envie nous bruler / Être deux / Tout se donner / Jusqu'à sa liberté / Se retenir / S'appartenir / Croire en l'avenir
puis il enchaîne : "O Carole", et "Noir c'est Noir". Un moment de nostalgie pour moi. C'est la première fois que j'allai voir Johnny en concert en octobre 1966, c'était au Ranch de Johnny au Plessis Robinson.
Noir c'est noir / Il n'y a plus d'espoir / Oui gris c'est gris / Et c'est fini, oh, oh, oh, oh / Ça me rend fou j'ai cru à ton amour / Et je perds tout
"Requiem pour un fou" que j'adore.
Je vous préviens n'approchez pas / Que vous soyez flic ou badaud / Je tue celui qui fait un pas / Je ne ferai pas de cadeaux / Éteignez tous vos projecteurs / Et baissez ces fusils braqués/ Non je ne vais pas m'envoler sans elle
"J'ai pleuré sur ma guitare" puis "Au café de l'avenir" encore de belles chansons que je ne connaissais pas bien.
J’ai quinze ans et des poussières / Les hormones en travers de la gorge / Ça me travaille / Je suis un vrai champs de bataille / J’apprends la vie à l’envers / Sur une imitation Fender "
Puis "Oh ! ma jolie Sarah".
Et celle qu'il n'oublie jamais, qu'il chante à chacun de ses concerts :
"Quelque chose de Tennessee", écrite par Michel Berger, qu'il cite à chaque fois..
Reprise par tous ses fans.
Il jette ses lunettes dans la foule. Je le vois descendre de scène (j'ai cru qu'il allait les rechercher), mais c'est pour serrer les mains de ses fans appuyés sur la première barrière face à la scène. Il prendra son temps pour remonter sur scène pendant que ses musiciens jouent.
Quelque chose de Tennessee / Comme une étoile qui s'éteint dans la nuit / A l'heure où d'autres s'aiment à la folie / Sans un éclat de voix et sans un bruit / Sans un seul amour, sans un seul ami
Maintenant, Greg Zlap se dirige vers la petite scène centrale pour jouer un génial solo d'harmonica.
Je suis tout prêt de la petite scène. Mais ils vont joueur pour nous ("orchestre or") de dos.
Pour les photos on va espérer qu'ils se retournent de temps en temps.
A l'harmonica, Greg Zlap, magnifique solo pour l'intro de "Gabrielle" qui durera près de 10 minutes.
Johnny arrive sur la scène centrale après avoir serré les mains tendues tout le long de l'allée.
Il démarre direct sur "Gabrielle" et enflamme la salle.
Il n'oubliera pas de dire, comme à chaque concert : "Une chanson écrite par Long Chris et composée par mon ami Tony Cole, c'était en 1976". (naissance de mon fils, mais ça il ne l'a pas dit...).
Tout le public reprend en choeur, en croisant les poignets, son fameux refrain : "J'ai refusé, mourir d'amour enchaîné".
Il cite ses musiciens qui l'accompagnent.
Puis il s'adresse au public :"un petit rockabily, ça vous dit ?"
Très rock'n'roll son nouveau single "De l'Amour", accompagné de Yodelice à la guitare. J'aime.
Puis ils enchaînent "la fille de l'été dernier", "Mystery Train", "Blue Suède Shoes"
Johnny nous explique que Laetitia a organisé un concours de danse rockabilly sur les réseaux sociaux. Les deux gagnants montent sur scène pour une petite chorégraphie.
Pendant que ses musiciens rejoignent la grande scène pour l'accompagner, Johnny, seul sur la scène centrale entame ma chanson préférée: "Je te promets".
J'y crois comme à la terre / j'y crois comme au soleil / J'y crois comme un enfant, comme on peut croire au ciel / J'y crois comme à ta peau, à tes bras qui me serrent / J'te promets une histoire différente des autres / J'ai tant besoin d'y croire encore
Et il continue sur encore une de mes chansons préférée: "L'Envie"
On m'a trop donné bien avant l'envie / J'ai oublié les rêves et les "merci" / Toutes ces choses qui avaient un prix / Qui font l'envie de vivre et le désir / Et le plaisir aussi / Qu'on me donne l'envie ! L'envie d'avoir envie ! Qu'on rallume ma vie !
Johnny sort de scène et laisse pour un instant la place à ses choristes et musiciens.
Ils jouent sur les deux scènes, souvent en solo, chacun leur tour, ce qui enflamme le public.
Revoilà Johnny, il a revêtu un blouson brillant, qu'il enlève rapidement, et continue son tour de chant.
Il entame "Fils de personne"
Un moment de nostalgie quand j'entends les premières notes du "Pénitencier". C'est toute ma jeunesse.
"O mères, écoutez-moi / Ne laissez jamais vos garçons / Seuls la nuit traîner dans les rues / Ils iront tout droit en prison"
Ensuite il enchaine avec "Mon coeur qui bat" et "Ma gueule".
Puis il avance sur le côté droit de la scène et s'assoit sur les premières marches pour chanter "l'Idole des jeunes"; encore un long moment de nostalgie.
Dans la nuit je file tout seul de ville en ville / Je ne suis qu'une pierre qui roule toujours / J'ai bien la fortune et plus et mon nom partout dans la rue / Pourtant je cherche tout simplement l'Amour
Puis "Seul", encore une chanson que j'adore.
"Regarder tomber la pluie / Écouter le souffle du vent / Accepter de ne pas comprendre le pourquoi des choses / Devoir continuer à vivre comme avant"
Comme pour laisser un peu respirer Johnny, les cuivres se font entendre, puissants et massifs.
Puis "Nadine", une chanson que je ne connaissais pas.
Et, celle que j'attendais "Que je t'aime"
Quand tes cheveux s’étalent / Comme un soleil d’été / Et que ton oreiller / Ressemble aux champs de blé / Quand l'ombre et la lumière / Dessinent sur ton corps / Des montagnes, des forêts / Et des îles aux trésors ...
Puis c'est "Allumer le feu", qu'il n'oublie pas de chanter à chacun de ses concerts, et qui met le feu à l'Arena. Un petit rappel : Une chanson écrite par Zazie, la musique est de Pascal Obispo, et créée en 1998.
Tourner le temps à l'orage / Revenir à l'état sauvage / Forcer les portes, les barrages / Sortir le loup de sa cage / Sentir le vent qui se déchaîne / Battre le sang dans nos veines / Monter le son des guitares / Et le bruit des motos qui démarrent.
Il nous annonce qu'il souhaite rendre hommage "à tous nos amis disparus pendant les attentats".
Il reprend la chanson "Un dimanche de janvier", écrite par Jeanne Cherhal pour les victimes de Charlie Hebdo.
Puis tout l'Arena entame la "Marseillaise"
Johnny ira accrocher à son micro un drapeau tricolore qu'on lui tend.
Des millions de regards / Et de larmes à peine essuyées / Des millions de pas sur les boulevards / Un dimanche de janvier / J’avais ta main petite / Dans la mienne recroquevillée / Nos cœurs battaient / De plus de en plus vite / Ce dimanche de janvier
Une autre chanson que je ne connais pas: "Victime de l'amour"
Puis "Toute la musique que j'aime"
Il y a longtemps sur des guitares / des mains noires lui donnaient le jour / pour chanter les peines et les espoirs / pour chanter Dieu et puis l'amour / la musique vivra tant que vivra le blues
Il clôture son show sur une chanson de son avant-dernier album "Rester Vivant": "Te manquer", écrite aussi par Jeanne Cherhal et composée par Yodelice.
Magnifique musique et chanson d'amour qui me fait toujours monter des larmes.
En quittant la scène il nous lance : "J'ai passé une soirée formidable avec vous, je vous aime"
"Je garderai pour toi le plus doux des silences / Je resterai des jours intraçable et muet / Je ferai de ma voix l'écho de mon absence / Et tout cet amour un sentiment parfait / Oui te manquer, te manquer / Je voudrais te manquer"
Il me reste de ce spectacle, d'abord un Johnny toujours aussi présent vocalement, sa gestuelle, ses nouvelles chansons et ces moments de nostalgie lorsqu'il entame quelques anciens tubes.
Le contact et les échanges avec son public sont aussi vraiment sympas et touchants.
Autour du chanteur, ses musiciens, ses choristes et sa scénographie sont époustouflants. En plus des écrans en hauteur de chaque côté de la scène qui reprennent le spectacle, tout le fond de la scène est constituée d'écrans géants qui bougent et se superposent. Ils affichent de superbes vidéos sur le thème de chaque chanson.
Sans compter les tonnes de watts de l'Arena qui font bouger les fans, danser au rythme de ses chansons, transmettant une atmosphère chaleureuse et même intime dans cette immense salle.
Un show spectaculaire, un moment inoubliable.
Même mon fils a trouvé ça moins pire que ce qu'il avait prévu.
Et quelle coïncidence, son nouvel album "de l'Amour" , 50ème opus de sa carrière, est sorti le vendredi 13 novembre.