Jeudi 14 juin 2012
Il est 8h du matin quand je prends le train. La cérémonie aux Invalides commence à 9h.
Je rentre facilement dans la cour après une fouille systématique des sacs à l’entrée.
Il fait encore un peu frais ce matin mais le soleil commence à percer la brume qui est présente depuis mon départ de Meudon.
Les organisateurs sont en train de préparer la cour pour la cérémonie. Un petit auvent blanc surmonté d’un pupitre et d’un micro se trouve sur la droite de la cour pavée. C’est le Président de la République qui se placera là pour s’adresser aux familles et à la Nation.
Nous sommes un petit nombre de personnes qui aimerions, si possible, assister à la cérémonie religieuse dans la cathédrale St Louis des Invalides. Dans la file d'attente je retrouve un habitant de Meudon que je connais (un ancien de la guerre d'Algérie).
En attendant, je me place face à la cour d’honneur pour voir arriver les personnalités politiques qui arrivent par petits groupes ou isolées, marchant à grands pas ou à petits pas.
Et oui pas facile de marcher sur des pavés en talons aiguilles Mme Benguigui..
Bernard Accoyer, Yasmina Benguigui, Najat Vallaud-Belkacem, Jacques Toubon, Valérie Giscard d'Estaing, Jean-Marc Ayrault, Jean-Louis Borloo, Manuel Valls
Ils sont tous là réunis, la gauche comme la droite, et se dirigent tous vers l’entrée de la cathédrale. Les familles de soldats sont regroupées dans un long cortège, un cortège avec des poussettes d’enfants. .
Puis je vois d'autres personnalités qui descendent des voitures, dont certaines avec chauffeur comme pour l’ancien Président Nicolas Sarkozy.
La voiture du Président de la République, François Hollande, arrive en dernier.
Trop de monde pour assister à la cérémonie religieuse, nous ne rentrons pas.
Des hauts parleurs sont placés dans la cour pour nous permettre d'entendre l’homélie qui durera une vingtaine de minutes.
Pendant ce temps, le régiment d’artillerie de Suippes, des troupes de l'armée de l'air et des musiques militaires se placent dans la cour pour la cérémonie
En face de nous la façade de la cour est en ravalement, c’est pour cela qu’il y a de grands échafaudages face à nous (que l’on peut voir sur mes photos, pas très joli).
Les personnalités commencent à sortir de l’église et seront placées face à nous. L'ancien gouvernement puis le nouveau gouvernement et les familles.
(un court récit de la suite de mon reportage, car l’évènement passait en direct sur plusieurs chaines de TV).
Le Président de la République fait le tour de la Cour d’Honneur en saluant tous les corps d’armée.
Puis il monte sur l’estrade et lit le discours préparé pour la circonstance.
Il nous fait connaître le parcours de chaque soldat tué, insiste sur son courage.
Ensuite vient l'éloge funèbre.
Un militaire debout devant moi est pris d’un malaise (fatigue ou émotion). Il sera évacué discrètement.
Dans la Cour d’Honneur, juste devant moi est placé l’orchestre militaire que je vois de dos.
L’orchestre commence à jouer. On entend retentir : "la Marche Funèbre " de Chopin qui me donne la chair de poule.
La sonnerie aux morts raisonne dans la cour des Invalides, puis c'est La Marseillaise.
Ce que j’ai retenu de cette triste cérémonie et qui m'a révoltée, c'est que chaque soldat reçoit deux décorations : la Légion d’Honneur et la croix de guerre, à titre "posthume".
Le Président indique que chaque nom des soldats tués, sera inscrit sur le monument aux morts de leur ville.
Quelle chance.
Puis arrive la fin de la cérémonie.
Le départ des cercueils recouverts du drapeau tricolore suivis des familles, la détresse de cette jeune femme toute vêtue de blanc serrant très fort son enfant dans ses bras, me font couler des larmes.
