Vendredi 21 juin, c'est le premier jour de l’été, et ça ne se voit pas, le ciel est encore gris !
Mais c’est quand même la Fête de la musique.
Je regarde le journal « Sortir » de Télérama. Il y a une sélection des programmes de la soirée par arrondissements.
J’hésite entre les concerts dans le Jardin du Palais Royal ou à l’Olympia.
Je me décide pour l’Olympia, ouvert au public de 7h à 3h du matin. Le programme me plaît et en plus, s’il pleut, au moins je serai à l’abri. C’est Radio France qui organise la soirée.
Je veux y être aux alentours de 18h, en espérant y entrer (j’ai une carte prioritaire, je ne ferai pas la queue). A la gare, je prends un ticket de transport spécial « Fête de la musique » qui coûte cette année 3 euros. Comme cela je peux aller où je veux dans Paris et prendre n’importe quel transport. Je descends du train au Pont de l’Alma pour rejoindre le bus qui va m’amener à L’Olympia en passant par l’avenue des Champs Elysées et la place de la Concorde puis la Madeleine, là où je descends.
J’ai discuté avec le chauffeur du bus qui me dit avoir vu une énorme file d'attente devant l’Olympia en début d’après-midi mais que depuis quelques heures il n’y a plus personne.
Donc, je comprends qu’ il y a déjà beaucoup de monde dans la salle et je que j’ai mal interprété l’heure qui était inscrite dans mon journal. En effet, pour moi 7h, c’était 19h...
Maintenant je ne suis pas sûre de pouvoir entrer si l’Olympia est déjà complet.
Me voici devant. Je lis l'affiche sur laquelle est inscrit le nom des chanteurs qui doivent se produire. Finalement je rentre sans problème.
C’est bien. Je vais à l’orchestre qui me paraît presque rempli. Je vais trouver quand même une place au 2ème rang. C’est même un peu trop près, je n’ai pas de recul, mais tans pis, je vais bien voir les artistes.
Je me retourne pour jeter un coup d'œil au balcon. et je remarque qu'il y a beaucoup de fauteuils réservés, pour des invités. Le public se tient plus loin derrière.
J'arrive donc au moment où le présentateur nous annonce l'entrée en scène du chanteur Rover. Depuis ce matin s'étaient déjà succédés des artistes comme Zazi, Cali, Stromae...
Rover, un chanteur que je ne connais pas. Je dois être la seule vu l’ovation que lui fait le public de l’Olympia. Il chante six chansons à la fois rock et aériennes accompagné de sa guitare électrique. Il est très applaudi.
Puis c’est au tour de La Grande Sophie. Elle chante deux chansons dont "Ne m'oublie pas" mais je crois qu’elle est passée aussi en fin de matinée.
Après chaque artiste, on assiste au changement de plateau: la scène est vidée de ses instruments pour placer ceux des artistes suivant. La balance est faite à chaque fois devant nous.
Et le prochain groupe annoncé est le clou de la soirée : c'est le groupe de rock écossais « Franz Ferdinand». Je ne le connais pas non plus mais je suis ravie de le découvrir.
Mon fils qui les adore est en chemin pour l’Olympia et espère pouvoir entrer. Mais maintenant il y a une grande file d’attente; les gens sortent du travail et se dirigent vers les lieux de musique qui les intéressent, et beaucoup de monde voudrait assister au concert de ce groupe, dont énormément de jeunes.
Je demande même à la personne de l’accueil si mon fils peut venir à ma place. Il me dit : « non ce n’est pas possible ». Je retourne à ma place, mais je suis déçue pour lui. Enfin, bon, il les a déjà vus au moins 5 fois.
Les Franz Ferdinand arrivent, c'est de la folie. Dès la première chanson tout l'Olympia est debout. Je comprends pourquoi ça fait 10 ans qu'ils jouent dans les plus grands festivals du monde.
Il est génial ce groupe, c'est de la folie à l'Olympia, tout le monde debout, bras en l'air en train de sauter. Le plancher de l'Olympia bouge sous mes pieds.
Pas mal de jeunes venus voir Franz Ferdinand quittent la salle.
Maintenant il y a de la place et ceux qui sont dans la file d'attente vont pouvoir entrer.
Mon fils me rejoint et nous nous plaçons un peu plus haut. C'est beaucoup mieux. Au 2ème rang j'étais trop près, je n'avais pas de recul.
Maintenant on va pouvoir regarder le spectacle ensemble.
C'est Olivia Ruiz qui arrive sur scène. Elle chante plusieurs chansons accompagnée d'un big band et d'un acrobate. Elle dégage une grande énergie et les spectateurs tapent souvent dans leurs mains.
Puis l'animateur de Radio France nous présente "Féloche". Je ne le connais pas.
Il chante et joue de la mandoline avec l'orchestre de mandolines Estudiantina d'Argenteuil. Etonnant de voir environ 100 exemplaires de cet instrument peu utilisé sur scène.
Le présentateur fait venir Olivia Ruiz pour annoncer le prochain chanteur. Elle a retiré sa belle robe noire, et arrive en jeans pour présenter le prochain chanteur.
Celui que j’attends c'est Alex Baupain. Auteur compositeur interprète, il a reçu en 2008 le César de la meilleure musique de film pour Les Chansons d’amour de Christophe Honoré.
Chansons romantiques, chansons d’amour, j’aime ses chansons et ses musiques.
Ce soir, c’est une surprise, il fait venir l’actrice Fanny Ardant et ils chantent en duo une belle chanson d’amour.
Très beau duo (dommage je ne retrouve pas le titre de la chanson).
Puis Alex Beaupain chante seul, « Les Grands Soirs », accompagné de son pianiste.
Je cite les deux derniers couplets, la musique est belle:
"Tes grains de beauté dans le dos
C'est à peine si je m'en souviens
C'est comme les fleurs, comme les photos
C'est comme les vieux horaires de train
C'est comme rangé dans un tiroir
Ça fane, ça jaunit, ça déteint
Que reste-t-il de nos grands soirs
Quand s'en vient le petit matin"
Puis c’est Vincent Lindon qui entre en scène pour annoncer le prochain chanteur.
Il nous dit qu’il l’aime énormément et qu’il va chanter avec lui.
Il nous prévient que cela ne va pas être terrible, ce qui fait rire la salle.
Christophe entre. Ils s’embrassent et se dirigent vers le piano.
Christophe entonne « Les mots bleus » et Vincent, assis à côté de lui, a du mal à suivre.
C'est une belle chanson que j’adore.
Vincent essaye de chanter tout en lisant les paroles sur des feuilles, feuilles qu’il jette une par une sur le sol une fois lues.
C’est vrai qu’il avait du mal à chanter, mais il nous aura prévenus et bien amusés.
On sent que la soirée est placée sous le signe de la rencontre chanteur pro/chanteur amateur, pour symboliser l'esprit de la fête de la musique.
Puis Christophe rejoint son synthé placé sur une estrade.
Il chante un pot-pourri de plusieurs de ses chansons.
Ensuite arrive une belle danseuse avec une longue robe transparente, je la reconnais, c'est Elodie Frégé.
Elle danse sur les paroles syncopées de Christophe. Puis elle va s’asseoir près de lui pour l'accompagner au chant.
C'est mantenant au tour d'Edouard Baer qui arrive en chantant "Les Marionnettes" avec Christophe qui a rejoint, assez difficilement, son piano.
A la fin ils se placent tous autour du piano, Christophe commence à jouer quelques notes.
Je reconnais la chanson « Aline » qu’ils reprennent tous en chœur.
Très beau moment passé autour de Christophe, ça m'a rappelé le bon vieux temps...
Autour de Christophe ils ont tous chantés "Aline". Rachida Brakni, Vincent Lindon, Elodie Frégé, Edouard Baer
Maintenant les techniciens retirent les instruments de la scène pour en placer d’autres. Là, il y en aura beaucoup : synthés, violon, basse, batterie, guitares...
C’est le groupe Balthazar qui doit terminer le défilé des groupes.
Les musiciens arrivent pour faire la balance. Ils font des essais micro. D'habitude on n'assite pas à ces essais mais vu le nombre de groupes qui se succèdent depuis le matin, les balances ne peuvent être effectuées que juste avant le concert. Malgré le peu de temps imparti et la légère contrainte pour le public d'assister à ces opérations techniques, il faut saluer la qualité des techniciens de l'Olympia qui permettent des enchainements tout de même assez rapides.
Balthazar est un groupe de rock belge. Ils se sont fait remarquer avec la chanson "Lost and Found". Moi, je ne les connaissais pas et j’ai beaucoup apprécié, ils ont du talent. C'est du rock indé, ça me change un peu.
C’est la fin du spectacle, Radio France a émi en direct de 7h du matin jusqu’à maintenant, 2h du matin. Le présentateur remercie tous ceux qui ont travaillé pour que ce spectacle de la Fête de la Musique à l'Olympia soit réussi : techniciens, ingénieurs du son, lumières, etc. Il remercie le Directeur de l'Olympia "Arnaud Delbarre" qui lui a prêté la salle pour 20h de musique en continu. Pour terminer, il remercie le public d’être venu si nombreux et d’être encore présents à une heure aussi tardive.
Pour que cette fête se termine en dansant, toute la scène s’est vidée de ses instruments pour laisser place à une estrade sur laquelle est posée une table de mixage et des platines.
Et c’est le DJ Pedro Winter qui vient mixer. Il fêter les 10 ans de son label, Edbangers, qui a fait danser la planète à travers de nombreux artistes de musique électronique.
Dans une salle toute noire avec seulement une rangée de petites lumières rouges et blanches au-dessus de la scène, Pedro Winter actionne ses manettes sur des rythmes endiablés.
Le public est monté sur la scène autour du DJ, et à l’orchestre comme au balcon, tout le monde est debout et danse. De nombreux jeunes fans d'électro viennent d'arriver pour se mêler à la danse.
Mais soudain tout s’arrête. Que ce passe-t-il ? Une panne ? Pedro est embêté, il demande « Qui a débranché ? » et nous fait croire que c’était prévu... mais non, c’est bien vrai. Au bout de cinq petites minutes ça y est, ça remarche.
Pedro Winter passe des disques de son label et des extraits du dernier album de ses amis les Daft Punk. Grosse ambiance.
Maintenant l’Olympia est devenu pour quelques instants une grande discothèque.
Il est près de 3 heures du matin quand nous quittons l’Olympia.
Maintenant il faut que je rentre chez moi, en banlieue. Il y a bien encore des transports mais très peu.
Mon fils qui vient de s’abonner à Autolib' a l'idée de tester ce service.
Nous nous dirigeons donc vers la station Autolib' la plus proche, place de la Madeleine, mais aucune voiture ne stationne. Normal, les voitures sont très prises les nuits de week-end. En tapant sur l’écran de la borne il est indiqué qu’il y a une voiture libre place Saint-Augustin. Juste un clic pour la réserver et l’affichage nous indique que nous avons 30 minutes pour aller la chercher.
C’est bon, en quinze minutes nous y serons. Nous marchons d’un bon pas, il fait bon ce soir.
Très peu de gens dans les rues mais les seuls que nous croisons marchent de travers.
Un couple, puis un deuxième, vont de gauche à droite. Un homme seul, très élégant dans son costume et qui tient un attaché-case dans la main droite, se dirige en zigzaguant vers un banc, et s’appuie dessus.
Il n’y a que nous qui marchons droit, normal on n’a pas bu.
Ah, maintenant un jeune couple se dispute et bang ! la fille donne une gifle à son ami.
C’est ça Paris la nuit, c’est amusant, me dit mon fils.
Nous voici arrivés à la station Saint-Augustin. Une seule Autolib' est en stationnement avec sa lumière bleue qui indique qu’elle nous est réservée.
Il faut passer le badge, répondre à quelques questions (comme "avez-vous bu?") et débrancher la voiture de la borne. Il faudra s’y prendre à plusieurs reprises pour replacer un cordon qu’on a du mal à loger dans son emplacement. Mon fils se pose une question et appelle le service Autolib via l'écran tactile de la voiture. Un homme avec une voix très douce répond et nous souhaite bonne route.
Mon fils démarre, pas de vitesse à passer, il appuie sur l’accélérateur, j’ai failli me prendre le pare-brise; oui elles sont nerveuses ces voitures. Et silencieuses aussi, c’est agréable, nous roulons doucement vers Meudon.
Très pratique Autolib’. Nous voici arrivés, mon fils n’a plus qu’à ramener la voiture tout près de chez lui dans le 15ème arrondissement
C’est la fin d’une bonne soirée passée ensemble.