« La leçon de cinéma » avait pour invité : Gilles Lellouche (un de mes acteurs préférés). Pour rappel, ces rendez-vous ont lieu une fois par mois au cinéma Gaumont Parnasse à Paris, en bas de la Tour Montparnasse, et sont animés par l'auteur François Bégaudeau. Celui-ci interviewe des personnalités du monde du cinéma, autour d'un public qui peut même participer.
La séance est à 20h, mais j’arrive 45 minutes plus tôt pour être bien placée; je vise toujours la place à côté de l’invité, au milieu du premier rang, car je sais que c'est là qu’il s’assiéra lors de la projection des films sur le grand écran. Les noms de l’acteur et de l’animateur sont inscrits sur le devant de leurs sièges. Et, pas de chance, déjà des personnes devant moi dans la file d’attente, mais je serai quand même au premier rang, à cinq places de Gilles.
Je me retourne et je retrouve des connaissances, des habitués comme moi, qui aiment ces rencontres avec les acteurs. La salle est presque remplie; il est 20h15 quand les lumières s’éteignent. Pour le moment, personne, ni l’animateur ni l’acteur ne sont présents. Alors que le grand écran s’éclaire pour diffuser un extrait d’un des premiers films de Gilles Lellouche en temps que réalisateur : "Narco".
Puis à la fin de l’extrait, dans la pénombre, arrive François Bégaudeau, micro à la main, qui annonce l’arrivée imminente de Gilles Lellouche. Un projecteur s'allume tout en haut de la salle sur la porte d’entrée et Gilles Lellouche apparaît. Le rayon lumineux accompagne la descente de Gilles dans l’allée sous les applaudissements du public. Gilles rejoint sa place sur le tabouret de gauche placé devant l’écran, face aux spectateurs. Une petite table sépare l’acteur de l'animateur, assis sur le tabouret de droite.
Gilles, barbe grisonnante, est en pardessus long, qu’il ne quittera pas, pantalon beige et chemise blanche ouverte laissant apparaître le haut de son torse poilu. La rencontre peut commencer.
Bégaudeau l’interroge, lui demande comment il en est arrivé à faire du cinéma. Gilles raconte qu’il est allé au cours Florent, comme beaucoup d’acteurs. Il en ressort diplômé et commence d’abord à faire des courts-métrages et des petits clips musicaux.
Puis il rencontre Guillaume Canet qui le fait tourner dans son film « Mon idole » en 2002. Suite à ça, il commence à être un peu plus renommé. Il réalise alors son premier long métrage « Narco » en confiant du coup le rôle principal à Guillaume Canet. Il joue ensuite quelques comédies. Il cite d'ailleurs « Ma vie n’est pas une comédie romantique » film que je suis allée voir et que j’avais bien aimé.
Il cite bien sûr le film « Les petits mouchoirs » de Guillaume Canet pour lequel il est nommé meilleur second rôle aux Césars 2011. Puis il raconte qu’il obtient son premier grand rôle dramatique dans « A bout portant » de Fred Cavayé. On lui propose également de jouer dans des pièces, mais le théâtre ne fait pas partie de sa culture. D'ailleurs il ajoute : "Ca se passe tous les soirs au même endroit, c’est pas mon truc..."
Puis Il évoque le grand réalisateur récemment disparu : Claude Miller, qui l’a fait tourner dans le film « Thérèse Desqueyroux » et lui a donné le rôle principal aux côtés d'Audrey Tautou.
Il parle de Jean Dujardin, qui à la base n’était pas son ami du tout. Au début, lorsqu’ils se croisaient avec leurs chéries respectives, c’était plutôt la méfiance. C’est bien plus tard qu’ils sont devenus amis. Ensemble, ils contribuent à la réalisation et jouent dans le film « Les Infidèles ». Gilles Lellouche parle de l’affiche qui avait dû être retirée. Mais lui ne voyait pas pourquoi en faire une telle histoire, et que du coup, cela leur avait fait encore plus de publicité. Rappel: elles avaient été jugées trop osées, voire mysogines; et elles pouvaient même porter préjudice à Jean Dujardin qui était en train de présenter The Artist aux USA en vue des Oscars.
Durant cet interview, sept extraits de films sont présentés (voir photo) pendant lesquels Gilles et François viendront s’asseoir à quelques sièges de nous. Puis Gilles révèle qu’il est en train d’écrire un scénario « La natation des hommes synchronisés ».
Puis viennent les questions posées par le public. Un homme puis une femme (se disant tous les deux pervers) lui poseront chacun leur tour des questions très osées sur le film « Les Infidèles », questions que je n’aurais jamais osé poser. Mais Gilles, bon comédien, s’en est très bien sorti.
A la fin de l’interview, beaucoup de gens sont venus vers lui pour lui parler, faire des photos et demander des dédicaces, comme moi.