Ce lundi 27 mai je me rends au cimetière du Père Lachaise, le rendez- vous est à 15h pour un dernier hommage au chanteur, compositeur, Georges Moustaki.
Je ne veux pas rater ce dernier rendez-vous qui va lui être consacré. Ses chansons ont bercé mon adolescence; chansons engagées parfois, toutes aussi douces et aussi belles.
L’emplacement où va se passer la cérémonie est tout proche de l’entrée Gambetta. Pour une fois j’arrive 15 minutes à l’avance mais déjà beaucoup de monde dans l’allée principale qui mène à cet endroit. Je fais demi-tour et je vais passer du côté opposé à l’allée principale.
J’ai bien fait, je me trouve en première place devant la barrière, nous sommes très peu de ce côté, tout proche de la sono et du lieu où la cérémonie va se passer.
Le public est autorisé à y assister, comme les photographes et journalistes, mais nous sommes seulement un peu en retrait.
Il est 15h passées, je vois le cortège arriver face à nous.
C’est sur un air d’un Concerto de Ravel que commence la cérémonie. J’entends le bruit des oiseaux durant toute la musique et je me pose la question : « est-ce vraiment les oiseaux du cimetière qui chantent ou est-ce un enregistrement » ?
Puis s’enchaine la première chanson, « l’Ambassadeur », tout doucement le public accompagne la voix de Georges Moustaki. Voici les derniers vers :
«Demain lorsque le vent effacera mes traces
Demain lorsque l'hiver étouffera ma voix
Demain lorsque la mort aura raison de moi
Lorsque viendra le temps de rejoindre l'espace
Le ciel d'Alexandrie sera mon dernier toit »
Ensuite, plusieurs témoignages se succèdent dont le Professeur du CHU de Nice qui le suivait durant sa longue maladie. Il dit que Georges Moustaki voulait mettre en garde les jeunes contre la cigarette, comme il aurait dû le faire lui-même. Il ajoute que, bien sûr, il prenait plaisir à fumer et cela l’aidait pour composer ses chansons, mais ce n’est pas un exemple car c’est la cigarette qui lui a été fatale.
Puis suit le témoignage émouvant de sa sœur qui a dû être aidée d’une autre personne pour lire son texte.
Une autre chanson s’élève dans le ciel. Je suis étonnée, le public la fredonne. L’homme près de moi chante aussi. Moi je les redécouvre. Je demande à la fin de la chanson quel en est le titre et la personne à côté de moi me dit : « Elle est Elle ». Belle chanson qui décrit deux pays, l’Espagne et l’Irlande. Je cite quelques vers :
"Elle est blue-jean, Elle est dentelle, Elle est Mozart, Elle est Ravel"
Et encore j’entends des notes de musique. C’est une magnifique chanson que reprend doucement tout le public. Je dois encore demander le titre à mon voisin. « Il est trop tard » m’indique t-il.
Je cite ce couplet, mais ils sont tous aussi beaux, je ne vais pas écrire toute la chanson :
« Pendant que je t´aimais, pendant que je t´avais
L´amour s´en est allé, il est trop tard
Tu étais si jolie, je suis seul dans mon lit
Passe passe le temps, il n´y en a plus pour très longtemps »
Magnifique, cette chanson et sublime mélodie.
C’est vraiment un reportage en chansons, il y en aura encore deux qui retentiront dans le cimetière.
Les gens les connaissent et continuent à chanter.
« En Méditerranée »
Voici un couplet :
« Il y a des oliviers
Qui meurent sous les bombes
Là où est apparue
La première colombe,
Des peuples oubliés
Que la guerre moissonne.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée. »
La dernière chanson qui s’élève est :
« Grand-père », dont voici le premier couplet :
« C'est pour toi que je joue Grand-père c'est pour toi
Tous les autres m'écoutent mais toi tu m'entends
On est du même bois on est du même sang
Et je porte ton nom et tu es un peu moi »
Très bel hommage tout en chansons pour ce grand artiste des mots.
J’avais oublié toutes ces mélodies que je viens de redécouvrir et son départ me les fait revivre.
Je termine mon reportage sur le dernier couplet de la chanson de Georges Moustaki à son Grand père, les paroles s'envolent vers le ciel :
« C'est pour toi que je joue Grand-père c'est pour toi
Tous les autres m'entourent mais toi tu m'attends
Même si tu es loin dans l'espace et le temps
Quand il faudra mourir on se retrouvera. »
Les chants des oiseaux nous ont accompagnés durant toute la cérémonie.
Jacques HIGELIN dédicace puis prend par la main Birgitte FONTAINE et lui dit : "arrête de pleurer vient on va aller au café"