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Lundi 24 mars
Il faisait beau ce lundi; après un bain de soleil a Aquaboulevard, j'ai une idée en tête; aller voir si Jacques Gamblin, un de le mes acteurs préférés, sera bien à l'avant-première du film "De toutes nos forces".
Je suis en voiture et j'espère bien trouver à me garer facilement le long de la Seine, juste avant le Pont de Billancourt. De là je passe par le parc de l'Ile Saint-Germain afin d'y attraper un bus au bout du pont.
Me voici arrivée au Pathé Boulogne; c'est la première fois que je m'y rends.
Je me dirige vers une employée, je veux d'abord savoir si Jacques Gamblin sera bien présent. S'il ne vient pas, je n'assisterai pas à la projection.
"Oui il vient", me confirme une autre personne. Alors très bien, je peux me prendre une place.
Dans la salle, je me place au premier rang. Arrivent des jeunes en fauteuil roulants qui se placent à côté de moi.
La présentatrice nous annonce que l'équipe du film viendra à la fin de la projection pour un débat avec le public.
Je suis ravie, je verrai donc mon acteur préféré durant un bon moment face à moi.
Je n'ai plus qu'à bien m'installer dans mon fauteuil en velours rouge, à lever un peu la tête (comme je suis au premier rang), et à apprécier ce film.
Je ne connais pas l'histoire, j'ai juste lu rapidement le synopsis avant de venir.
Claire, la mère dans le film, jouée par Alexandra Lamy, fait tout pour son fils handicapé, en fauteuil roulant; et le père, Paul, joué par Jacques Gamblin, vient de perdre son travail. Il a du mal à communiquer avec son fils Julien, l'évitant presque lorsqu'il veut lui poser une question. Julien est conscient que son handicap cause des problèmes dans le couple.
Mais Julien a une idée en tête. Faire l'Ironman" avec son père. "Ironman"... je découvre ce mot. J'apprends que c'est le triathlon de Nice.
Natation 3,8 km, cyclisme 180 km, marathon 42,195 km de course à pied. C'est de la folie d'enchainer ces trois épreuves à la suite.
Le père refuse absolument de faire cette course avec son fils. "C'est une idée que tu dois enlever de ta tête, je n'y arriverai pas" lui dit-il. Mais après plusieurs tentatives, Julien réussit à convaincre son père.
Alors c'est tout un programme qui commence.
Construire le nouveau vélo, avec un siège équipé de roues à l'avant pour Julien qui sera placé devant son père, entraînements pour tous les deux, mais surtout pour son père.
C'est un défi qui commence. Arriver à terminer la course, et dans l'esprit de Julien, réconcilier ses parents. Sa mère les suivra sur tous les parcours.
Grâce à cette épreuve sportive, Julien arrivera à mettre son défi à exécution: Finir la course et oublier son handicap.
Un beau film.
Le film terminé, les applaudissements résonnent dans la salle.
Le moment qui m'a le plus impressionné dans ce Ironman, c'est de voir les 3000 nageurs debouts face à la mer, dans l'attente du top départ, placer leur lunette de natation en même temps et s'élancer dans l'eau, ça n'en finissait plus.
La présentatrice revient et nous annonce l'arrivée du réalisateur : Nils Tavernier
Un débat avec le public commence. Quelques personnes de la Fédération des APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés), partenaire principal du film, sont présentes. Elle réunie des personnes en situation de handicap, des militants, des parents, des citoyens et des professionnels. L'occasion d'échanger sur le sujet après la projection.
La première question d'un spectateur est sur le casting :
"Comment Fabien a-t-il été choisi ?".
Il répond qu'il y a eu deux castings et qu'au deuxième il fallait amener une vidéo. Il raconte qu'avec des copains ils ont fait une vidéo montrant comment on pouvait déconner avec le fauteuil: "Et ce qui a touché le réalisateur, je pense, c’est qu’à un moment je suis tombé par terre, et j’avais encore le sourire". Alors, j'ai compris que c'est sur cette image que le réalisateur l'a choisi.
Puis plusieurs spectateurs interrogent Jacques Gamblin sur l'entrainement surement très difficile qu'il a endurer pour réaliser toutes ces épreuves sportives.
"J'ai dû réapprendre le crawl", nous dit Jacques Gamblin; "et surtout apprendre à maitriser le vélo avec la charge devant; et le plus difficile c'était dans les virages, environ 50 kg à tenir."
Puisque les prises de vue du tournage ont été réalisées au moment de l'Ironman de Nice (qui a lieu tous les ans fin juin), Nils Tavernier raconte qu'il n'avait que 15 minutes pour tourner le départ de la natation sans devoir refaire la prise. Il ne pouvait pas dire aux 3000 nageurs de recommencer la scène, il fallait que la prise soit bonne du premier coup.
Bien sûr, beaucoup de questions ont été posées mais je ne vais pas en dire plus. Le débat très intéressant à duré près d'une heure.
A la fin, le kiné de Fabien arrive près de lui. En fond d'écran, Alexandra Lamy, qui joue la mère, apparait.
Les jeunes spectateurs en fauteuil roulant ont voulu faire une photo autour de Fabien. Derrière, Nils Tavernier et Jacques Gamblin sont venus les rejoindre